Et oui amis lecteurs de ce blog. Vous le savez mieux que beaucoup d'autres mais cette défaite guettait notre XV national depuis quelques temps déjà. Depuis en fait le grand chelem de l'année dernière. Vous le savez, je l'ai écris, ce fut un grand chelem très heureux ou chanceux pour notre équipe.
Cela a fait s'enorgueillir certains, les journalistes en particulier, qui pour la plupart d'entre-eux ne connaissent rien au rugby...mais qu'importe ce qui compte c'est l'audience, l'audimat, les lecteurs, le spectaculaire.
En fait les connaisseurs savent très bien justement que du spectaculaire..il n'y en a plus en magasin du XV de France, depuis l'ère Laporte (mais au moins la défense tenait bon). Cette pénurie perdure sous les errements Lièvremont & Co.
Mais il serait beaucoup trop injuste de ne taper que sur les trois sélectionneurs. J'y reviendrais un peu plus tard.
Tout d'abord parlons des joueurs..enfin des figurants sur le terrain pour la majorité d'entre-eux. A l'image du rugby je vais essayer d'être franc et direct. Notre mêlée a été excellente d'autant que la mêlée italienne est aussi une référence dans le domaine avec notamment un énorme pilier droit en la personne de Castrogiovanni. Mais notre mêlée n'a pas suffit...quoiqu'elle peut nous faire gagner, injustement, le match lorsque nous mettons deux fois, à la dernière minute, les italiens à la faute. Tout arbitre digne de ce nom et digne du rang international aurait sifflé une pénalité. M Laurence qui, à l'instar de quelques autres, n'est pas un arbitre à la hauteur a jugé plus prudent, plus enthousiasmant de laisser la victoire à la squadra azura. C'était nul sur l'action, mais mérité pour les italiens sur l'ensemble du match.
Revenons à nos joueurs. S. Marconnet, qui a fait tout le match, a eu le mérite de prendre l'ascendant sur le terrible Castrogiovanni. Cet aspect est important et j'y reviendrais au moment de parler des sélectionneurs. N. Mas très bon, W. Servat pas mal mais pas au mieux. L Ducalcon a fait une bonne mi-temps en mêlée face à S. Perrugini. Par contre le pauvre G. Guirado, une fois de plus, nous fait une énorme pizza sur une touche à notre avantage et l'on se prend la pression italienne dans nos 22 m suite à cela. Je le dis, je répète et je signe, ce joueur n'a pas la dimension internationale.
Notre deuxième ligne, à part pousser comme il se doit en mêlée, n'a à mon sens quasiment pas existée. A aucun moment on a vu des charges décisives de L. Nallet ou J. Pierre. Rien ou presque. Du combat mais sans plus, sans âme. Pas de prise d'ascendant sur l'adversaire, rien de déterminant.
Notre troisième ligne, appliquée à défendre pour Th. Dusautoir et J. Bonnaire a montré encore une fois ses limites dans le franchissement. S. Chabal, pour qui ce match aurait du être le match du rachat, s'est montré trés éteint, reculant sur les impacts, subissant. L'entrée d'I. Harinordoquy n'a rien apporté à ce niveau car Imanol est bien meilleur en n°7 qu'en n°8.
Notre charnière, à part une action digne de ce nom qui emmene l'essai de M. Parra en deuxième mi-temps, n'a encore une fois hélas pas pesée sur le match. Encore une fois un match décevant à ce niveau. Enfin décevant je crois pour tous ceux qui espérent en ces deux joueurs. Pas pour moi car il y a longtemps les amis que je vous dis que ces joueurs, bien qu'ayant des qualités, ne sont pas au niveau international. Et ne me sortez pas la sacro-sainte rengaine qu'il n'y a pas d'autres butteurs que M. Parra. C'est faux ! Il y en a d'autres. En 9 (suivez mon regard du côté du Stade Français) et en 10 (suivez mon regard du côté du Métro-Racing). Nous demandons des actions derrière, des prises d'intervalle, du déséquilibre, du flamboyant...Cela commence à la charnière et la nôtre a largement démontrée ses limites dans ce domaine depuis bien longtemps.
Les centres ont été bien fades, lents, presque collés sur le terrain. Y. Jauzion a tenté quelques actions en première mi-temps..mais la seconde fut pauvre. Il faut dire à la décharge de tous nos trois-quarts qu'avec un pack d'avants battus dans le dynamisme et le combat, ils ont passé les trois-quarts de leur temps à défendre. A. Rougerie a une fois de plus démontré qu'il n'est pas un centre.
Sur les ailes V. Clerc a été très bon, une fois de plus alors que Y. Huget, même s'il s'est montré un peu plus à son avantage, manque encore de dimension, d'envergure au plus haut niveau. M. Médard a essayé quelques relances, il a tenté de semer le trouble dans la défense adverse. Mais cela ne fut pas payant, le soutien étant souvent un peu à la traine.
Les joueurs portent une très grande part de responsabilité dans cette défaite. Mais ils ne sont pas les seuls. Dans le trio infernal, je met D. Retière à part. Son analyse de la mêlée, son sens du combat à ce niveau apporte beaucoup à notre équipe. Mais M. Lièvremont et E. Tamack sont décevants dans leurs rôles respectifs. Pourtant l'école Toulousaine devrait payer..et inspirer ! Cette saison le Stade toulousain présente la meilleure attaque du Top 14. De l'aveu même de F. Trin-Dhuc "malgrè le livre de jeu, certains sont perdus sur le terrain". Les repères n'y sont pas. Les joueurs ne comprennent pas ce que font ou ce que veulent les sélectionneurs. Raison de plus d'aligner une ligne de trois-quarts compétitives et ayant des repères en commun !
Les joueurs ayant, à mon sens donné satisfaction : N. Mas, L. Ducalcon, Th. Dusautoir, J. Bonnaire, V. Clerc, M. Médard.
Ceux qui auraient pu faire mieux mais qui méritent leur sélection : S. Marconnet, W. Servat, Y. Jauzion, L. Nallet, J. Pierre, I. Harinordoquy
Ceux qui se sont montrés décevants depuis le début du tournoi : J. Thion, S. Chabal
Ceux qui ne devraient pas faire partie du XV de France : G. Guirado, M. Parra, F. Trin-Dhuc, A. Rougerie, Y. Huget, D. Traille
Th. Domingo n'a pas joué ce match mais a sa place indiscutablement en équipe de France. De même J. Thomas est pour moi le demi de mêlée numéro 2 derrière J. Dupuy
Et M. Lièvremont encore une fois se trompe de casting. Bis repetita non placent !
Que fait notre staff ? Il sort S. Marconnet pourtant très bon en mêlée sur le match et bon lors de ses précédentes rentrées, il sort Y. Jauzion qui a apporté de la sérénité et de la solidité en défense, tout en pesant physiquement en attaque, il sort C. Poitrenaud qui est un véritable feu-follet lorsqu'il joue au centre de l'attaque Toulousaine, il conserve la même charnière qui n'a jamais rien apporté depuis maintenant quatre ans, il conserve D. Traille qui n'est plus du tout au niveau international ni en 10, ni en 12, ni en 15, il rappelle Palisson qui s'est toujours montré plutôt palichon, il oublie L. Picamolles qui est le meilleur n°8 actuel, il oublie J. Malzieu en pleine forme cette saison,...Consternant, désolant, presque insultant !
Heureusement il sort A. Rougerie, J. Thion et donne une chance à F. Estebanez et J. Schuster, heureusement il prend du sûr avec D. Marty et P. Papé, le choix d'A. Lapandry est plus énigmatique car ce n'est pas un n°8. Il est dommage que les J. Visniewski ou autre H. Chavancy restent à la maison...
Est-ce la seule solution ? Et si les Gallois nous donnaient une leçon samedi prochain ? Que se passera-t-il alors ? Le Président de la F.F.R. n'ayant pas pris ses responsabilités, ni au sortir de la tournée d'été 2010 ni après celle d'automne 2010, il semble difficile de concevoir le départ du trio actuel. En revanche, il faut absolument remanier le casting que nous propose ce trio pour au moins faire bonne figure à la prochaine coupe du monde...et préparer 2015 avec un après Lièvremont.
Dans l'immédiat, beaucoup parlent de soucis relationnels, de management entre M. Lièvremont et les joueurs ou cerains d'entre-eux (peut-être ceux qui payent l'addition aujourd'hui ?). Si tel est le cas, il semble que M. Lièvremont soit seul, isolé face à tous ces soucis..Mais alors que fait le manager général de l'éqipe de France ? Car c'est bien le rôle du manager général que de faire le lien aussi entre les joueurs, le sélectionneur, la presse....Pourquoi le président du comité de sélection n'épaule pas le trio de sélectionneur face aux critiques ? J'ai quand même l'étrange sentiment que la F.F.R. a laché M. Lièvremont, sans le sacrifier mais en le laissant seul face à l'adversité. Il faut reconnaître à M. Lièvremont au moins cette qualité : Même seul face aux critiques, face au piêtres résultats, face à l'adversité il ne recule pas.
A 6 mois de la coupe du monde, ce n'est pas ce qu'on lui demande. Mais simplement de sélectionner les meilleurs à leur poste. Pour l'instant ce n'est pas ce qui se passe.
D'autant que le premier fautif de cette situation n'est certainement pas M. Lièvremont lui-même. En effet qui a nommé ce trio, seul, arbitrairement, du fait du Prince ? Trio inexpérimenté. Il aurait mieux valu nommer un entraîneur déjà en place depuis plus longtemps. Mais aujourd'huile premier coupable à mes yeux, même si encore une fois les responsabilités sont partagées, est aujourd'hui à la tête de l'I.R.B. Stupéfiant non ?
Adiésas les amis d'Ovalie.